Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LA TROUPE AU VERT

voyage en van en Amérique du sud

2ème partie de la remontée de la Carretera austral

Publié le 28 Janvier 2023 par Sandrine

Mercredi 11 janvier, nous quittons Coihaique, confiant de la réparation effectuée par un petit garagiste  indépendant. Certains nous disaient que toute la suspension était foutue. Je ne croyais pas à ce scénario catastrophe, voyant clairement que c’était la butée d’amortisseur qui était endommagée. Il fait froid et humide (pluie), nous sommes fatigués, la chaleur commence à nous manquer…  Nous avons donc tout le mois de janvier pour remonter les 1.000 KM de la Caratera Austral, jusque Puerto Montt où nous avons RDV avec avec Grany (maman de Sandrine). Déjà 600 KM derrière nous, la route commence à s’améliorer, nous refaisons connaissance avec des tronçons de routes bétonnées qui nous apaisent tous. La réparation fonctionne parfaitement. On avance par saut de puce, on aspire aussi à nous poser quelques jours sans bouger, dès que l’occasion se présentera. La gestion du rythme est une question permanente, entre voir, faire et simplement vivre le moment….

2ème partie de la remontée de la Carretera austral

Nous voyons notre premier et seul huemul, cerf andin de plus en plus rare dont on nous parle depuis 2 mois… Juste au bord de la route.

2ème partie de la remontée de la Carretera austral

Le soir, nous recevons un what’sapp des « Baobab », « coucou la troupe, nous sommes à Puerto Aisen, comment se passe votre voyage ? ». Les Baobab sont un couple de jeunes Belges vivant à l’année dans leur Iveco 4x4. Nous les avions rencontré lors de notre débarquement à Montevideo il y a 2 mois. Dingue, nous sommes à 27 km de chez eux. Nous convenons de partager un pic-nic le lendemain. Moment sympathique d’échange et de partage en toute simplicité. Nous reprenons une bonne route fin de journée pour rejoindre Puerto Cisnes où nous avons réservé une excursion en bateau pour le lendemain, renseignée par nos amis Brice et Laura.

2ème partie de la remontée de la Carretera austral

Au programme, pêche, source chaude, dauphin et poissons frits. L’excursion est très belle et toute simple sans prétention, sous un petit crachin. La nature est telle qu’elle se présente sans chichi. Sur les Fjords, entre montagnes et glaciers, un dauphin nous fait une démonstration avec un très beau jump. Claudio nous pêche des poissons juste avec un fil et un hameçon. Nous sommes à bord de cette petite embarcation avec une autre famille avec qui nous sympathisons. Lui est d’origine sud-africaine (on parle le néerlandais), animateur sur les bateaux de croisière Costa, elle est autrichienne, Ambassadrice adjointe en poste à Santiago. Ils sont avec leurs enfants Anika 12 ans et Mika 10 ans. Le courant passe super bien, malgré la barrière des langues, Lise trouve sont chemin avec les enfants grâce à l’espagnol. Faut dire que de leur côté ils jonglent entre l’allemand (école), l’anglais (à la maison), et les langues apprises au cours des différentes missions (néerlandais, espagnol et portugais). Lise est contente d’échanger et de jouer avec des jeunes de son âge. Nous les invitons à bord de Free Free, pour un verre de vin blanc après l’excursion. On s’échange nos adresses, ils nous invitent pour un BBQ dans +/- 1 mois lorsque nous serons à Santiago. Nous mangeons les poissons frits près d’un petit bassin de source brulante, presque impossible d’y entrer. C’est un peu du brol, pas entretenu du tout.

2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral

Si la nature est partout, les ballades ne sont pas si évidentes, car il n’y a simplement presque pas de chemins. Et quand il y en a un c’est « parc national » et entrée payante. Même pour 3 km coincés entre la route et une belle rivière. Sur notre chemin, nous visiterons aussi le glacier suspendu « Queulat ». Très beau comme toujours, même si les 3 heures de ballade aller et retour seront décevantes car trop de monde. Nous croiserons plus de 160 personnes sur la descente.

2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral

Le soleil fini par faire son apparition et nous trouvons ce dimanche soir un magnifique SPOT en bord de rivière, vue dégagée etc. Nous y resterons 3 nuits. Du vrai repos en toute simplicité où nous pouvons « nous étaler » comme on dit. Cad sortir tout notre brol pour un vrai confort : table et chaises, tente solaire, vélo, tapis de sol, etc etc etc. Au programme, « la vie quotidienne » : école, repas, lessive, toilette, vaisselle…. d’un côté et lecture, vélo, jeux, rivière, sieste de l’autre… C’est juste bien.

2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral

Nous quittons notre zone de repos bord de rivière. La météo annoncée à 10 jours est mauvaise. Nous profitons donc des prochains jours pour marcher et explorer, quitte à reporter l’école pour les jours de pluie. Cela se traduit donc par 5 jours de marches/trek sur les 6 derniers jours… Finalement nous aurons assez peu de pluie…

Mercredi, nous remontons un chemin de quelques km pour nous approcher du glacier yelcho. Au bout du sentier, nous décidons de poursuivre à travers tout pour remonter vers une cascade très belle. Le lendemain c’est un autre glacier que nous approchons, dans un parc privé crée par le fondateur de la marque de vêtement de montagne « Patagonia ». Heureusement le Ranger nous dissuade de prendre la piste de 6 km qui mène au début de la ballade. Nous rejoindrons ce point en stop et ce sont de suisses en iveco 4x4 vieux de 32 ans qui nous descendrons. C’est un ancien véhicule de pompier qui n’a que 40.000 km au compteur. La marche est pénible, il fait chaud et nous somme envahis par les taons et les bestioles… Nous poursuivons notre semaine de marche par la montée de notre premier volcan. 3 heures de marche, grosse montée, belle végétation, arbres morts dus aux coulées de lave magnifique et vue du volcan nulle à cause des nuages.

2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral

La région que nous traversons s’appelle la Patagonie verte, en effet, c’est encore et toujours couvert de forêts, lacs et rivières. La forêt est si dense qu’on ne sait pas la traverser s’il n’y a pas de chemin.

Après un stop vers un site d’arbres majestueux (cyprès), et des rhubarbes géantes, nous reprenons la route le lendemain pour quelques heures de ferry. En effet, c’est la seule solution pour remonter le Chili. Cela signifie qu’il n y a même pas de route/piste continue entre le nord et le sud du Chili… Impressionnant. Nous recroisons dans la file nos amis autrichiens pour une partie de UNO endiablée à bord du ferry… Dès la sortie, nous observons progressivement des villages plus importants et une vie locale plus développée. Première festivité locale, petite pause pour délicieuse pâtisserie, arrêt dans un resto pizza bien sympa, bivouac couché de soleil bord de plage … C’est aussi une région beaucoup plus touristique, d’autant plus qu’au Chili, fin janvier et février ce sont les vacances d’été, il y a tout d’un coup beaucoup de monde, on est plus habitués, c’est un peu plus difficile de trouver des endroits autorisés et calmes pour se poser.

2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral

Nous refaisons nos sacs à dos pour 2 jours de marche avec bivouac en montagne. Montagne de granit blanc au bout des 9 km de montées, certains comparent ce site au parc yosemite aux Etats-Unis, bon c’est un peu exagéré. Au dessus, nous marcherons encore quelques KM vers les « cascades - toboggans ». Caractéristique chilienne, les treks sont souvent des aller et retours. Il n’y a pas de « réseau de sentiers » comme chez nous du coup le retour est toujours un peu moins sympa. Ici la montée est caractérisée par des énormes tranchées pouvant atteindre 2 mètres, causées par le passage des nombreux chevaux transportant les visiteurs moins courageux. Arrivés en haut, il nous faudra prendre un « cable car » manuel pour traverser la rivière et rejoindre la zone de bivouac, c’est drôle.

2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral

Généralement, la recherche d’un Spot pour la nuit est grandement simplifiée par l’app « ioverlander » qui renseigne tous les bivouacs possibles enregistrés par d’autres voyageurs. C’est donc super simple par rapport à notre premier voyage où ces recherches se faisaient en visuel. Il n’empêche que ces recherches à l’ancienne sont aussi source de belles surprises comme l’autre soir où nous décidons de quitter notre spot prévu pour cause de bruit, une troupe de gens de voyage (ahah comme nous) s’installaient tout autour de nous. Nous voilà vers 21h00 à chercher des petits chemins à droite à gauche pour arriver dans un cul de sac dégagé mais un peu glauque… Fatigués nous décidons d’y dormir pour y trouver le lendemain du pain frais dans une cahute et des sources chaudes un peu plus loin de l’autre côté de la rivière. La gentille madame nous donnera aussi accès à l’eau pour nettoyer rapidement Free Free, car il y a quelques jours des petits malins se sont amusés à marquer avec leurs doigts sur la carrosserie « wash me » et autres dessins non équivoques moins sympathiques...  La source est juste un bassin creusé dans la cendre/sable au bord de la rivière, tout simple.

2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral

Ce mercredi 25, nous sommes au bord du Lac Petrohué. Nous avons donc quitté le sud Chili avec ses routes défoncées, ses glaciers, sa végétation exubérante, ses fjords et ses montagnes, pour faire connaissance avec le centre chili, ses lacs et ses volcans, d’où aussi ces sources chaudes que l’on trouve régulièrement. Pour les jours qui suivent, on ralentit le rythme, faut rattraper l’école. Nous prenons le temps au bord de ce très beau lac. On en profite pour sortir le petit BBQ magique pour cuire saumon, burger ou poulet. C’est quand même meilleur. Faut dire que pendant le trek, entre morceau de fromage, crackers et nouille chinoise, nous sentions venir la fringale. Il est vrai qu’au bout de 3 mois avec moins de resto, moins de sucre, moins de graisses et moins d’alcool, nous avons sérieusement entamé nos réserves caloriques personnelles…. Parfois en rentrant dns les supermercado rien ne nous attire.

Et voilà, ce vendredi nous décidons de monter sur ce volcan qu’on voit depuis 5 jours, l’Osorno, 2670m, couvert d’un glacier. Enfin qu’on voit c’est beaucoup dire, il est toujours dans les nuages ! Ce matin, il n’y est pas mais le temps qu’on se mette en route, il y est de nouveau. Nous montons en voiture jusque 1000m puis 600m en télésiège, le tout dans un nuage total, sans voir le télésiège devant nous, c’est flippant. Arrivés là-haut on commence à se balader et toucher la neige et le nuage part ! Beau cadeau de découverte du sommet, encore 1000m plus haut qu’on ne peut pas grimper sans guide. Belle redescente à pied, vue sur le lac. Ce soir on est posés en face et la vue est enfin dégagée.

2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral
2ème partie de la remontée de la Carretera austral

Insolite :

  • Le soleil en plein nord : ici, sous l’Equateur, c’est l’été, tout le monde le sait. Que plus on descend et plus les jours s’allongent, tout le monde le sait aussi, il ne fait d’ailleurs encore jamais noir avant 22h. Ce que nous découvrons par contre, c’est que pour avoir le soleil face à nous plein jour, c’est plein Nord et pas plein Sud. Le soleil tourne donc Est Ouest en plein jour, mais par le Nord. Il se déplace donc vers la gauche et non vers la droite, bizarre.
  • Lors de notre dernier trek de deux jours, les conditions d’accès sont très strictes… Pour une ballade à la journée, c’est départ entre 7.00 et 9.00. La seule façon de partir plus tard, c’est d’avoir réservé une place au bivouac en haut. Heureusement il reste de la place, nous n’avions pas réservé. Et pour les retours c’est 15.00 en bas obligatoire… On se renseigne sur la raison. « c’est à cause du noir » répond le Ranger. Dans une région où le soleil se couche à 22.00, on éclate de rire…  « Il fait noir dans les bois, avez-vous une lampe de poche ? »… Bref nous descendrons vers 16.00 en plein jour. Cette limite reste donc un mystère
  • Lors d’une ballade vers un glacier, le ranger annonce 20 KM aller et retour ce qui est faisable. Sauf qu’il ne mentionne pas le chemin d’accès de 3Km avec plus de 300 mètres de D+… Bref, les rangers semblent toujours aussi mal informés sur les treks dont ils ont la responsabilité. On a l’impression qu’ils n’ont jamais visité leur propre montagne…

Voilà, les prochaines nouvelles seront avec Grany dans le van !

Nous serons contents ensuite de nous diriger vers le nord du Chili et la Bolivie et de trouver l‘altiplano. Egalement de trouver plus de culture locale typique, aussi bien de l’actuelle et que des traces du passé, ce qui manque depuis le début. Et oui dans quelques jours on sera déjà à la moitié de l’aventure…

2ème partie de la remontée de la Carretera austral
Commenter cet article