Vers la fin du voyage! - LA TROUPE AU VERT

Nous voilà de retour à Montevidéo, d’où notre itinéraire a commencé il y environ 6 mois. Ce midi nous avons laissé freefree au port afin qu’il reprenne son bateau de retour, les procédures étaient assez faciles et rapides. Tandis que nous, nous sommes à l’hôtel ici, le même qu’à l’aller. Une bonne grande douche chaude fait tellement du bien! Demain on prend le ferry vers Buenos aires, les 2 villes sont séparées par l’estuaire du fleuve Parana, 2^ème fleuve d’Amérique du sud. Ensuite samedi notre vol de retour à la maison.

On a hâte de rentrer, depuis que Martin est parti, le retour nous donne envie à nous aussi. Nous avons surtout trop envie de revoir nos enfants et nos proches, mais aussi envie de nous poser. Malgré toutes les magnifiques choses vues, à un moment, on a plus trop envie de bouger tout le temps et de se demander où on va le lendemain. Et puis pas mal de route à faire pour finaliser la boucle et le cerveau est déjà tellement rempli d’images… Faut aussi gérer tout l’administratif pour le retour du Van.

Revenons donc sur les 2 semaines qui viennent de passer… Nous avons quitté notre bel endroit zen près du lac ou nous sommes restés 3 jours, pour reprendre la route. En effet il nous reste environ 2000 km à parcourir en 2 semaines et on n’a pas d’idée sur l’état de la route et donc du temps que cela peut prendre… Même sur une bonne nationale, on dépasse rarement une moyenne de 60 km/h.

Le 1^er tronçon de route retraverse un superbe canyon de toutes les couleurs, direction Cafayate. On s’émerveille encore, par contre il y a énormément de touristes ici… Nous voulons faire une belle balade qui longe un autre canyon avec une rivière, le rio colorado, mais ici c’est obligatoire de prendre un guide. Nous partons donc avec Alina, heureusement car le chemin est peu clair mais surtout des parties sont vraiment des morceaux d’escalade et c’est un peu dangereux… on arrive sans encombres après 4h de rando. C’est aussi une vallée de vignoble, François et moi allons faire une dégustation pendant le repos de Lise.

J’avais prévu de faire une marche de 2 jours avec la tente dans le village suivant, Tafi de valle, annoncé comme très beau dans les guides. Seulement, arrivés là-bas, on se rend compte qu’on est remonté à presque 3000 mètres d’altitude, qu’il y a 6° et qu’il pleut. La rando sera pour une autre fois, ou pas du tout… Petite anecdote dans ce village, on va dans une boulangerie acheter un gouter, et en montrant ce qu’on voudrait dans l’étalage, la dame nous dit, « non pas ça, c’est vieux »… et la tarte d’à côté pareil… Bref, tout le comptoir était périmé. Jamais vu ça ! Sur notre route, nous traversons un village connu pour ces termes. Nous ferons un plouf dans une piscine chaude au centre du village, sous la drache. Le mini centre propose aussi des massages, 6 euros par personne… On se laisse tenter par un massage « zen détente », je passe en premier, le gars se trompe et me fait un massage « décontractant » et me torture pendant 1/2h. Je lui précise alors que pour les 2 suivants c’est un massage « détente » qu’il faut faire et c’est bien cool. Lise a adoré cette première expérience.

2 longs jours de route nous amène à Rosario, ville le long du rio Parana et ensuite à Colon le long du rio Uruguay qui fait la frontière entre l’Argentine et l’Uruguay. Le long du fleuve il y a énormément d’eau thermale et on s’offre une nouvelle expérience thermale très sympa après ces quelques journées de route. La région traversée était très plate à nouveau, avec beaucoup de lacs, d’étangs et de rivières, ainsi que des moustiques…

Cette route m'a aussi permis de terminer de tricoter mon pull que je fais pendant la route depuis 5 mois...

Petite visite d’un musée à la Pachamama (la terre mère) avec des sculptures et bâtiments en mosaïques de galets.

Ce 27 avril est un jour spécial, ce sont les 55 ans de François ! Nous passons une belle journée le long du fleuve, baignade, balade vers le village de Colon, brioche maison pour le déjeuner et gâteau, apéro le long de l’eau et soirée jeu « grand tournoi des 55 » que François remporte haut la main. Journée calme et paisible.

Le lendemain nous passons sans encombre ou presque la frontière vers l’Uruguay. Ils nous ont tout de même confisqué notre beau grand cactus mort accroché au porte-vélo dont on voulait faire une sculpture… car c’est un objet végétal… Vilain douanier…

On parcourt d’une traite les 400 km qui nous séparent de la mer où l’on souhaite passer nos derniers jours. Dès les premiers KM, on est frappé par la différence avec l’Argentine. L’Uruguay est un pays hyper développé. Les routes sont en excellent états et bordées de larges bandes d’herbe parfaitement tondue. Il n’y a plus de déchet, les péages sont automatisés avec un système de reconnaissance optique des plaques d’immatriculation etc. Par contre, la nature est beaucoup moins exotique. On est tout de même monté au 4^ème sommet du pays qui culmine à 389m. Ce sommet est surmonté d’une croix en béton de 38 mètres de haut, dans laquelle nous pouvons monter, par un petit escalier en colimaçon ! Le premier sommet quand à lui est à environ 500m… En effet ce pays, de la taille de 4 ou 5 fois la Belgique est plat comme la Flandre, avec des cultures à perte de vue et des plages sur 30% de ses frontières. La population est d’à peine 3 millions d’habitants, dont la moitié vit dans la capitale Montevideo. Le niveau de vie est très élevé. Tout cela pour nous habituer au retour en Belgique.

Autre anecdote lorsque nous voulons monter au 2^ème sommet du pays (oui, oui même pas peur), mais comme c’est une réserve privée et qu’on n’a pas réservé par what’sapp minimum24 heures à l’avance, on est refoulé par la Rangers que nous qualifierons de la plus rigide d’Uruguay. La famille à côté de nous, qui avait pourtant réservé, ne peut pas rentrer non plus car ils ont un sac en bandoulière et que le règlement impose un sac à dos à deux bretelles !!! C’est cela aussi un pays développé. Et bien on est plus en Argentine ou en Bolivie là ! Et donc on retombe directement dans le pendant négatif avec une mentalité beaucoup moins généreuse et son avalanche de règlements à respecter. On se sent déjà un peu de retour en occident…

3 jours à la mer donc, avec un peu d’école, de fresbee, de balades le long de l’eau et de petites visites culturelles, telle la maison d’un artiste connu d’ici. On doit un peu « meubler » ces quelques jours.

De retour à Montévideo on visite le musée d’un accident d’avion qui a eu lieu dans les Andes en 1972. 16 passagers (sur 45) ont survécus dans des situations extrêmes à près de 5000 mètres d’Altitude, à des températures de -30° et cela pendant 72 jours ! Ils ont dû créer une solidarité terrible pour survivre et puis un jour décider de manger les morts. Après 10 jours, les recherches ont été abandonnées, jugeant que personne ne pouvait survivre dans ces conditions. Ne devant leur sort qu’à eux-mêmes, ce sont finalement 2 passagers, qui traverseront la Cordillère pendant 10 jours, avec un équipement bricolé, afin d’atteindre un premier village et de prévenir les secours. L’histoire est passionnante et a fait connaître le pays dans le monde entier à l’époque.

Le centre de Montevideo est toujours aussi joli et paisible, et toute la ville est tournée vers la mer.

De notre côté, depuis 10 jours on mange tout doucement toutes nos réserves, car il ne peut rester aucune nourriture dans le Van pour le trajet. Cela nous fait faire certains repas amusants et assez basics. Même les épices y passent. D’autant plus que depuis 4 jours, notre bonbonne de gaz est vide, pas nécessaire d’en racheter une grande pour si peu de temps car on ne peut pas la laisser dans le Van non plus. Ce sera alors cuisine au petit bec de camping et douche froide…

Voilà, dimanche matin on atterrit chez nous et on sera contents ! Le petit bilan du voyage suivra…

En attendant, petit bilan de l’Argentine :

Notre coup de cœur, c’est sûr
Argentin = charmant = bienveillant = souriant = intéressé = serein = joie
Pampa avec des km de clôtures, des vaches et rien d’autre
Routes droites sans fin, ruta 40, ripio grrr (= mauvaise piste), distances énormes
Vent Patagonie
Animaux de la mer : nerpi, éléphants de mer, otaries, baleine, pingouins…
Villages déserts et tous en « quadras »
Western union et inflation 10% par mois, blue dollar, liasses de billets (plus gros = 2.2 euros)
Pas cher
Tout dans la nature est énorme, à l’échelle x10
Boeufs, grillades, culte du barbecue (parilla)
Plages désertes atlantiques magnifiques
Maté, alfajores, limonada, dulce de leche, crema flan
Ch ch ch dans les mots, me chamo, pocho,…
Contrôles de police inutiles et si nombreux : de donde son, donde va…
Canyons rouges du nord ouest
Finale de foot, culte de Messi
Pays très paisible et calme
Nature juste dingue : chutes Iguazu, glacier perito moreno,…